Histoire et fabrication des flakes

Histoire et fabrication des flakes

Le terme anglais flake, flakes au pluriel, se traduit par flocons, comme les flocons d’avoine du petit-déjeuner. S’agissant de tabac à pipe la traduction est inappropriée. On pourrait traduire par tranche (slice en anglais) plus conforme à) la méthode de fabrication de cette présentation de tabac : un gâteau de tabacs pressés puis coupés en tranches régulières. Comme tous les fumeurs de pipe savent ce que représente ce terme, conservons-le.

Voici un article intéressant paru il y a peu et je propose la traduction.

Traduction d'un article de Chuck Stanion en mai 2019 dans Tobacco Talk.

Le tabac en flakes a été développé pour la vie en mer il y a des centaines d'années et il est devenu tellement populaire que nous continuons à l'apprécier aujourd'hui, bien plus pour sa saveur que pour son confort de transport. Mais il y a 300 ans, lorsque les marins passaient des mois et parfois des années en mer, le flake de tabac devenait essentiel pour jouir du plaisir d'une pipe tout en naviguant dans des océans périlleux, vers des terres inconnues avec les risques d’un avenir incertain. Que ce soit après une journée de routine ou de multiples nuits blanches passées à maîtriser un navire sous un ouragan, une pipe permettait de dissiper les inquiétudes et d'accompagner le partage de précieux intervalles de paix. Mais ce n’est pas avant l’avènement des tabacs en flakes que les marins ont pu conserver longtemps du tabac à fumer.
La pipe est devenue l’archétype de la vie en mer, probablement parce qu’à l’époque, les marins étaient les premiers et les plus enthousiastes amateurs de tabac à pipe. Après tout, ils l'ont importé du Nouveau Monde en Europe et, pendant des centaines d'années, la plupart des navires de commerce transportaient du tabac dans une direction ou une autre. Les romans, les films et la publicité nous ont tous conditionnés à imaginer des marins grisonnants, à la barbe grise, avec des pipes fatiguées à cause des intempéries, quand nous pensons à la vie en mer, ainsi qu’aux jeunes marins en pleine forme, aux pipes immaculées tenues entre leurs dents. Le grand roman américain Moby Dick fume de la pipe, ce qui permet facilement d’identifier Achab comme le méchant, car il jette délibérément sa pipe à la mer, le salopard.
Regardez aussi tous les mélanges de tabac à pipe dont les nms commerciaux ot été donnés par référence à des symboles de la mer. Sur tobaccoreviews.com, il y a 50 tabacs actuellement répertoriés avec "Navy Cut" dans leur nom.
Il y a aussi les mélanges de tabac qui incluent des images de la mer: Pirate Cake, Pilot Flake, Captain Black (avec son célèbre logo de navire), Sail, Flying Dutchman et Royal Yacht, pour n'en citer que quelques-uns
Il n’est pas étonnant que nous associons le tabac à pipe à la mer. Et le tabac en flakes l'a rendu possible.
Le problème sur les navires était que le tabac avait tendance à se dessécher pendant les longs voyages en mer, devenant au fil du temps de la poussière. Les marins essayèrent de l'envelopper compressé dans une toile et de la sceller avec du goudron, mais nous savons tous à quelle vitesse le tabac capte les odeurs. Vous pouvez donc imaginer le résultat. La reconstitution de son hygrométrie en utilisant de l’eau n’apas résolu le problème, car le tabac se décomposait au fil du temps.
L’utilisation d’eau sucrée ou de rhum fut une méthode très utile. Le tabac était trempé dans une solution sucrée et se conservait plus longngtemps ainsi. Cette méthode a également une aide pour la conservation dans le temps. Lorsqu'il est humide d'eau sucrée ou de rhum, le tabac pouvait être compressé manuellement dans un emballage plus serrés et moins volumineux dans l’espace réduit des quartiers dont disposaient les marins.
Le tabac ainsi pressé sèchait moins vite car une surface moindre était exposée à l’air.
Les manufactures de tabac eurent connaissance de cette méthode et ont commencèrent à presser des gâteaux de tabac. Nous ne pouvons que spéculer sur le nombre d'expériences requises par ce processus, et différentes compagnies de tabac suivirent leur propre protocole, mais le tabac était finalement disponible sous forme de gâteaux pressés. Les hommes en mer avaient maintenant un tabac qui maintenait la possibilité de fumer au fil du temps. Cependant il n'était pas prétranché au début. Les marins coupaient soigneusement les flakes du gâteau de tabac pour les fumer.
Les différents tabacs étaient mélanfés avant pressage.  Certaines sociétés ajoutaient de l’eau sucrée à certains mélanges pendant un certain temps, puis laissaient s’évaporer le liquide en excès non absorbé par le tabac. Le tabac était ensuite cuit à la vapeur et placé dans des moules pour qu'une presse hydraulique applique de la pression. La taille de ces gâteaux variait en fonction de la manufacture de tabac, mais ils avaient généralement une épaisseur d'environ 4 centimètres. Ils étaint empilés et placés dans une autre presse et de plusiers tonnes de pression étaient appliquées pendant 8 à 24 heures. Ensuite, les gâteaux étaient stockés, généralement pendant un mois, pour que les saveurs se marient, tout en maintenant la pression.
Le bpord des gâteaux étaient alors coupés car ils avaient tendance à être lâches et effilochés, et chaque gâteau de forme parfaitement géométrique était coupés en minces tranches (flakes) qui étaient emballées à la main dans des boîtes métalliques que les marins d'il y a 300 ans auraient sans doute trouvé extrêmement pratiques.
Lorsque nos ancêtres fumeurs de pipe naviguaient dans les océans avec un tabac qui ne maintenait pas le potentiel de fumage, ils mirent au point une solution devenue une nouvelle coupe de tabac, appréciée aujourd'hui par d'innombrables passionnés de pipe du monde entier. Les tabacs en flakes représentent un moyen unique de profiter de l'histoire, de la tradition et des innovations du tabac à pipe, et de se connecter, même de manière ténue, à ces marins de jadis qui travaillaient dans des conditions extrêmes sans le soutenir, mais avec le plaisir d'une bonne pipe.

Un exposé sur les flakes qui me plait énormément clod46 surtout avec les histoires
de marins. Tu as eu une idée excellente de nous le présenter de cette manière et
surtout Achab qui ne trouve plus de plaisir à fumer sa pipe et qui la balance encore
allumée à la mer.

Très bon article, et comme le dis Macbaren, une belle approche historique pour mieux saisir et comprendre pourquoi ce style de coupe et de transformation.
Merci Clod, pour ce fil et ces explication intéressante.

Extrait d'article pris sur le lien ci-dessous.

Les flakes sont des tabacs constitués de feuilles empilées et assemblées (sous pression). Elles sont longuement vieillies avant d'être conditionnées sous la forme de rectangles (souvent obtenues à partir de "Plug"). Leur goût est plus prononcé (corsé) que les autres coupes. Le flake ne s'adresse pas aux néophytes (même si on est tous et toujours débutant devant la multitude de tabac qu'il peut exister...). Sa coupe (sous formes de rubans) demande un doigté particulier pour le bourrage. Si vous n'avez pas l'habitude (et avez décidé de ne pas l'émietter), votre pipe s'éteindra très (trop) souvent. La combustion est difficile. Nous vous conseillons d'essayer cette coupe de tabac si vous avez déjà de l'expérience en tant que fumeur de pipes.

Lien: https://www.pipe.fr/fr/blog/les-differents-tabacs-a-pipes-n68

Voilà un article comme je les aime mon cher Claude je crois que chaque membre
est toujours heureux de te lire et il est vrai que le tabac a eu droit à son apogée en
compagnie de ces messieurs de la marine et il demeure encore aujourd'hui un ami
fidèle.

Merci de nous rappeler Moby Dick : voici d'ailleurs un article paru sur FDP en référence
au capitaine Achab :
Il lança sa pipe encore allumée à la mer ; le feu siffla dans la vague. Et l'instant d'après,
le navire avait effacé la bulle laissée par la pipe engloutie.
Sous son grand chapeau aux bords rabattus, Achab, de son pas cahotant, repris sa
déambulation sur le pont.

C'est vrai que c'est un plaisir de lire les revues que nous propose Clod46
et qu'il ne s'arrêtera pas là. Je découvre quantité de choses intéressantes
sur les fils qu'il a l'amabilité de partager avec nous.

Voilà un sujet que je ne connaissais pas mais riche en découvertes.

Tu as pris la balle au bond et je crois que tu as saisi l'affaire

HOLAF a écrit:Voilà un article comme je les aime mon cher Claude je crois que chaque membre
est toujours heureux de te lire et il est vrai que le tabac a eu droit à son apogée en
compagnie de ces messieurs de la marine et il demeure encore aujourd'hui un ami
fidèle.

Merci de nous rappeler Moby Dick : voici d'ailleurs un article paru sur FDP en référence
au capitaine Achab :
Il lança sa pipe encore allumée à la mer ; le feu siffla dans la vague. Et l'instant d'après,
le navire avait effacé la bulle laissée par la pipe engloutie.
Sous son grand chapeau aux bords rabattus, Achab, de son pas cahotant, repris sa
déambulation sur le pont.

J'avais lu ce passage

régis a écrit:C'est vrai que c'est un plaisir de lire les revues que nous propose Clod46
et qu'il ne s'arrêtera pas là. Je découvre quantité de choses intéressantes
sur les fils qu'il a l'amabilité de partager avec nous.

Je te donne raison

C'est une revue qui donne envie de goûter des Flakes